La compagnie Oposito


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Le carnet de bord

Lundi 23 septembre

 Arrivée de la première équipe à Gwacheon (Corée du Sud)

Ce soir, j’écris ces mots de Corée, un peu comme une bouteille à la mer. Je suis dans ma chambre d’hôtel, et aujourd’hui, pas moyen de joindre la France… Pourtant, nous sommes dans un des pays les plus modernes qui soit, champion toute catégorie de la communication. Tellement champion que nos portables ne marchent pas ici (protectionnisme oblige !) et ceux qui devaient nous être livrés ne le seront pas avant mercredi. A l’hôtel, nous n’arrivons pas avoir l’international depuis nos chambres, et quand on essaye de se comprendre avec le standardiste qui ne parle que coréen, cela devient kafkaïen…

Il faut dire que depuis que nous sommes arrivés - c’est-à-dire ce matin ici 6 heures, et chez vous 7 heures de moins (donc minuit) - après une quinzaine d’heures de voyage, nous n’avons pas chômé et pas eu le temps de se pencher sur le problème.

De plus, nous arrivons le jour de la fête des moissons, Chuseok, la plus importante festivité coréenne. Tout est fermé, les rues sont vides car les coréens sont tous en famille… Nous n’avons donc pas eu d’équipe technique pour nous aider sur le déchargement, nous nous sommes alors tous mis à l’ouvrage ! Le contenu de nos deux containers se trouve maintenant stocké dans ce qui nous servira d’atelier : deux grandes tentes installées dans un parc entouré de montagnes. Il y a pire comme environnement pour notre village où nous allons répéter et préparer le spectacle intitulé par l’équipe qui nous accueille : « Les Trottoirs de Jo’Burg… mirage à Gwacheon » .

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Il nous aura fallu deux ans pour faire aboutir ce projet au pays du matin calme, avec toute la ténacité de Dong hee et de son directeur Su-Taek Yim. Comme la plupart des grands projets internationaux, il faut savoir travailler dans la durée et s’armer de patience.

Ce soir, nous sortirons visiter Seoul mais avant, nous sommes invités à dîner en famille : un repas nous a été préparé par la femme de l’administrateur du festival…

Mercredi 26 septembre

 Premier jour de travail avec les comédiens coréens

Nous avons commencé à prendre nos repères, à apprendre quelques mots de coréens même si l’apprentissage de la langue reste tout de même très laborieux. Les indications sont la plupart du temps en coréen et comme peu d’habitants parlent anglais ou français, on apprend à se débrouiller.

Ca y est ! les festivités de Chuseok sont terminées, les magasins rouvrent et la vie à Gwacheon reprend son cours après cette pause rituelle. Nous allons peut être pouvoir avoir les téléphones, les tables et les chaises… et tout le matériel demandé qui n’a pas encore été obtenu en raison de ces jours fériés qui se sont enchaînés depuis notre arrivée.

Depuis ce matin, nous avons commencé à travailler avec l’équipe de comédiens coréens qui intégrera le spectacle avec nos comédiens ; ces derniers arriveront demain soir... Après les présentations et une explication du spectacle, ils se sont tout de suite mis à répéter sous la direction de Martine et Michel, mais aussi grâce à l’aide des interprètes qui permettent de couper-court au barrage de la langue. Il est vrai qu’ici, ce n’est pas évident de comprendre et de se faire comprendre de nos interlocuteurs, surtout quand ceux-ci ne parlent que le coréen. Alors, nous joignons le geste à la parole, et en une journée de travail, ils auront déjà pris leur marque sur une bonne partie du spectacle.
L’équipe technique a aussi sa part de jumelage, des Coréens les ont également rejoint. Ils apprennent à manipuler les structures, ils aident à la remise à neuf des oiseaux et du caméléon sous l’œil attentif de nos techniciens…

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En tous les cas, ces trois premiers jours de mise en route nous rassurent de la capacité que nous avons à transmettre notre savoir-faire et de l’époustouflante motivation qu’ont ces artistes et techniciens de Gwacheon à se l’approprier. Demain sera une autre journée au pays de Confucius.

Ce soir, on boit un verre, c’est l’anniversaire de Fabienne !!!

Jeudi 27 septembre

 Arrivée des comédiens "Oposito"

Il a plu toute la nuit et, ce matin, sur les montagnes entourant Gwacheon, la brume recouvre les sommets.
Nous nous retrouvons au bus en bas de l’hôtel qui nous transporte jusqu’au parc où nous sommes installés. L’équipe coréenne est au complet, le travail peut recommencer avec un petit handicap, la pluie ne va pas nous faciliter la tâche ! Une grosse partie des répétitions se déroule en extérieur. Pour le moment, tout le monde se met au travail comme si de rien n’était.

Ce soir, l’ensemble de l’équipe d’Oposito sera réunie, les comédiens atterrissent à Séoul après dix-huit heures de voyage. On a réservé un restaurant où ils prendront leur premier repas coréen. La cuisine coréenne est extrêmement variée : barbecue, soupes, nouilles de toutes sortes et beaucoup de légumes font d’elle une des cuisines des plus élaborées et équilibrées qui soit.

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Petit passage au bureau, on nous présente à la police qui a accepté de nous fermer les boulevards du centre ville. Cela n’était pas gagné, j’en suis très satisfait car ça sera pratiquement la première fois que cela se fait dans le cadre d’un déambulatoire comme le nôtre.

Voilà voilà il est midi ici, nous allons déjeuner,
 "annyeonghi gyeseyo" !"
(aurevoir et à bientôt en coréen)

 Premières impressions de Kiké

J’écris sur l’horizon aux heures verticales. Ici, l’originel se conjugue comme une absence, le primitif comme un massacre innocent, l’initial comme une intuition chiffrée.
Décalage horaire ou pas, je suis aussi largué qu’un poulpe dans un garage, mais gaffe les poulpes, ici, ils les mangent vivants… tout crus !

Ici, l’horizon est à la verticale. Des milliers de tours sorties de terre, en ordre, comme autant de petits soldats bien alignés. Numérotées en leurs flans par d’énormes chiffres comme des bateaux de guerre… 2501…. 2502… 3201… J’aimerais voir la tour numéro 1 !....
Souvent entièrement habillées, ornées, parées de panneaux, d’idéogrammes, pubs, enseignes commerciales… La nuit, les néons, festival, féérie de lumière donnent à ces tours un petit air de cabaret.
Partout, toujours, des gens en costume traditionnel, explosion colorées de matière soyeuse, contrastent avec le look résolument américain du peuple. Partout, l’odeur de parfum d’épices, âcre, entêtant sorte des rez-de-chaussée des tours habitées par des restaurants ouverts toute la nuit…
D’une grande amabilité, les gens ont un sens de l’hospitalité profond. Hélas, la barrière du langage est pénalisante pour les rencontres. Dépaysement garantie !
Enfin, te voila sur les routes du temps. Nomade, migrateur des saisons de l’univers. Tu coupes à travers champs, à travers des forêts d’étoiles, tu n’es que métamorphose, métaphore mouvante, tu n’es que soleil dispersé.
A suivre….
Kiké

La suite du carnet de bord...

dimanche 7 octobre 2007


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